HOMMAGES

Margaux...

C’est difficile de se retrouver dans de telles circonstances. Le corps réagit mais face à l’impensable, l’esprit est comme anesthésié, presque vidé de sa substance. Tout discernement est anéanti dans une hémorragie de la conscience  placée seule face au malheur. Nous sommes des automates qui avançons désormais de manière quasiment mécanique. La  douleur que nous éprouvons nous a fait chanceler avant que ton sourire, finalement ne gomme les souffrances que nous ressentions et que tu ne ramènes de la lumière dans nos cœurs désormais réunis. C’est toi qui es venue du fond de cet abysse noir où nous nous trouvions, dans ce si beau pays de Bretagne mais aussi si riche de calvaires, illuminer notre parcours à nouveau… Car tu étais tout, Margaux, tu étais tout sauf sinistre.

Tu avais une intelligence vive étincelante, et tu brillais par ta présence en toutes circonstances. Tu étais gaie, riante, solaire et nous t’aimions au delà des mots. Tu rêvais probablement d’un autre monde que celui qui se présentait à Toi avec ses contraintes adultes, ses obligations, son respect exagéré des convenances, la dureté pour les jeunes dont il fait chaque jour, ou presque, preuve.

On ne pardonne que très rarement à la jeunesse ses bouillonnements  et ses incertitudes, les doutes et les espoirs qui sont ancrés en elle. On lui commande une perfection difficilement atteignable qui ne correspond pas toujours à ce qui est humainement faisable parce que notre civilisation entre dans une ère de machines et de virtuel auxquels tout doit parfaitement correspondre. Et pourtant tu l’aimais ce monde, Margaux, tu y réussissais tout ce que tu entreprenais.

Tu avais tellement de talents que rien ne te pesait réellement. Tu aimais la musique, la fête, tes amis par dessus tout et ton lycée que tu adorais, les voyages de la Croatie au Maroc et à la Réunion, le cinéma auquel tu te destinais et à qui tu avais déjà offert une œuvre sur la résistance — In Arte Veritas —  couronnée de prix prestigieux, le théâtre auquel tu te mesurais d’une manière magnifique dans des textes de Brecht qui prennent aujourd’hui un relief déchirant, le dessin auquel tu savais donner un sens au delà de la virtuosité graphique qui était la tienne, le violon, l’alto dont tu jouais également.

Tu nous avais montré tant de dispositions pour tant de choses que tu avais éteint en nous toute vigilance ou presque. Nous étions émerveillés par tout ce que tu faisais. Tu nous as guidés et montré des aspects de la réalité qui n’étaient plus à la portée de qui que ce soit. Tu as tout réussi d’une manière presque invraisemblable, y compris jusqu’ici à nous faire rire, à nous ancrer au réel, à guérir chacune des plaies de ceux qui t’aimaient.

Nous avons tout simplement eu la chance de te connaître pendant dix huit années merveilleuses, et ta présence a illuminé nos vies d’une manière indélébile. Tu restes en nous identique, inchangée, intacte et nous te garderons comme un talisman d’une grande beauté, une intense profondeur, d’une rareté et d’une pureté exceptionnelle. Cette chance que nous avons eu ne nous abandonneras pas car nous conserverons en nous tout ce que tu nous as apporté. Tu ne meurs pas Toi que l’on a aimée. Tu resteras amoureusement lovée en nous à jamais…

Le Papa de Margaux

Margaux Marchand

Tout est si fragile

J’avoue être encore très retournée par la terrible nouvelle que j’ai apprise la semaine dernière,  j’avoue surtout éprouver une grande difficulté à appréhender ces dix derniers jours pour le moins surréalistes. Margaux, ma belle et brillante Margaux, j’aimerais que tu puisses connaître toute l’émotion que tu suscites et que tu nous vois tous réunis pour cet ultime hommage. Si je n’ai pas eu le temps de te formuler de vive voix un au revoir digne de ce nom, j’ose espérer que tu entendras celui-ci.

Margaux tu es inscrite sur les murs jaunis de Prague où nous nous sommes rendus cet été, entre Musée Kafka, cafés impressionnistes et vieilles synagogues richement ornementées, face au pont Charles et à la Ruelle D’Or.

Tu es inscrite sur les voies de Bretagne, sur les routes du Finistère, sur les chemins de Plouégat-Guerand et de Loquirec que tu as tant de fois arpentés à vélo, seule ou accompagnée, très jeune ou plus âgée.

Tu es inscrite chez Toi, chez moi, dans toutes ces ruelles du 17ème Arrondissement où nous marchions souvent sans autre but que de contempler ce quartier — ou oserais-je dire ce berceau — qui était le nôtre.

Tu es inscrite au Palais de Tokyo, à Beaubourg, aux Gobelins, dans tous ces lieux indénombrables de Paris qui t’étaient si chers.

Tu es inscrite dans les couloirs, dans les salles, dans la cour du Lycée Chaptal, endroits qui t’étaient si familiers, qui sont pour Toi et pour beaucoup ici présents extrêmement évocateurs et qui n’étaient pourtant que des lieux de passage.

Tu es inscrite dans nos esprits, dans nos mémoires, dans nos souvenirs. Tu y es inscrite grâce à la douceur de tes gestes, grâce à la profondeur de ta sincérité, grâce à ta véritable finesse et à ta remarquable ouverture d’esprit. Tu es inscrite chez nous comme serait gravée dans le marbre la maxime que voici : « Merci à Toi d’avoir été là, Merci de subsister avec nous partout, tout le temps et à jamais. »

Anouk
Le 19 janvier 2018



Hommage de son professeur d'économie en terminale au Lycée Chaptal

Margaux, cette jolie jeune fille, créative et talentueuse ; et d'une extrême sensibilité qui est donnée à peu d'entre nous. C'est une qualité rare, difficile à porter. Car elle arrête. Tout le temps. Car on la porte comme un fardeau, alors qu'elle est la pierre angulaire de la création, elle conduit à une perception aiguë de la réalité dans ses moindres nuances, et partant, c'est cette sensibilité même qui initie le changement.

Je pensais, Margaux, que vous le comprendriez avec l'âge. Je comptais sur vous pour mettre votre sensibilité au service de votre imagination, au centre de votre vie. Je vous imaginais une vie riche, nourrie de vos talents. Vous aviez tant à faire !

Cette extrême sensibilité, c'est ce qui vous rendait attachante, Margaux. Ces yeux baissés pour cacher votre émotion, votre surprise, à chaque fois que je vous disais, quand on vous disait que vous pouviez tout faire. Quoique vous proposiez ! Comme s'il vous était impossible de vous rappeler cette richesse qui était la vôtre. Qu'il fallait qu'on vous le dise tout le temps. Sans oser le demander. Ces yeux baissés le jour où je vous dis, après avoir vu cette petite video de notre voyage en Hollande, que vous aviez du talent. Cette manière de cacher votre émotion, mais qui reste au bord de vos yeux, profonds et inquiets.

Pourquoi si vite Margaux ? Vous ne vous êtes pas laissé le temps ! Et vous n'avez pas laissé le temps au monde de profiter de ce que vous aviez à lui apporter. Car vous êtes de cette jeunesse sur laquelle le monde porte son espoir, Margaux, pour mettre en son centre "Le Cœur de l'Homme" en paraphrasant ce texte que vous m'aviez fait découvrir : "Aimer sans Amour".

Margaux, ce que vous étiez demeure. De là où vous êtes, pansez vos blessures; guérissez vous. De là où vous êtes je vous embrasse très fort. Nous vous embrassons très fort.

PS : je réponds un peu tard à ce mot que vous m'aviez écrit en fin d'année ; mais sachez que, oui, j'étais très fiè

re de vous. Nous étions très fiers de vous.


Son professeur d'Economie, Classe terminale. Lycée Chaptal.

Margaux Marchand


Anjo da Guarda / Ange Gardien

Eu tenho um anjo / Moi j'ai un Ange
Anjo da guarda / Ange gardien
Que me proteje / Qui me protège
De noite e de dia / La nuit et le jour
 
Eu não o vejo / (Moi) je ne le vois pas
Eu não o oiço / (Moi) je ne l'entends pas
Mas, sinto sempre a sua companhia /Mais, je sens toujours sa compagnie
 
Eu tenho um guarda / (Moi) j'ai un gardien
Que é um anjo / Qui est un ange
Que me proteje de noite e de dia / Qui me protège la nuit et le jour
Não usa arma / Qui n'use pas d'arme
Não usa a força / N'use pas la force
Usa, uma luz com que ilumina a minha vida / Il utilise une lumière avec laquelle il illumine toute ma vie
 
Ele não, não usa arma / Non, il n'use pas d'arme
Ele não, não usa a força / Non, il n'use pas la force
Usa, uma luz com qu’ilumina, a minha vida (bis) / Il utilise une lumière avec laquelle il illumine toute ma vie
 
Eu tenho um anjo / (Moi) j'ai un ange
Anjo da guarda / Ange gardien
Que me protege de noite e de dia / Qui me protège la nuit et le jour
Eu não o vejo / (Moi) je ne le vois pas
Eu não o oiço / (Moi) je ne l'entends pas
Mas sinto sempre a sua companhia / Mais, je sens toujour sa compagnie
 
Eu tenho um guarda / (Moi) j'ai un gardien
Que é um anjo / Qui est un ange
Que me proteje de noite e de dia / Qui me protège la nuit et le jour
Não usa arma/ Non il n'utilise pas d'arme
Não usa a força / Non il n'utilise pas la force
Usa, uma luz com qu’ilumina a minha vida / Il utilise une lumière avec laquelle il illumine toute ma vie
 
Ele não, não usa armas / Non, il n'utilise pas d'armes
Ele não, não usa a força / Non, il n'utilise pas la force
 
Usa uma luz com qu’ilumina a minha vida / Il utilise une lumière avec laquelle il illumine ma vie

Par Plaza/Simão Praça & Ana Deus

Hommage de Leocadia Dias